Tag Archives: scorecard

À chaque catégorie d’utilisateur son outil de Business Intelligence

ATTENTION : Le blog BITRENDS a été migré sur technodecision.com. SVP suivez ce lien pour lire cet article.

Le Business Intelligence (BI) s’est beaucoup démocratisé au cours de la dernière décennie. Le BI n’est plus réservé qu’aux décideurs de la haute direction, responsables des décisions stratégiques et tactiques de l’entreprise. Le BI est de plus en plus incorporé directement dans les opérations et il est devenu un outil indispensable pour plusieurs employés de première ligne.

Pour mettre en place une solution BI, on dispose aujourd’hui d’une grande variété d’outils destinés aux utilisateurs finaux. Chacun de ces outils répond aux besoins particuliers de catégories d’utilisateurs spécifiques. On peut distinguer plusieurs catégories d’utilisateurs, chacun ayant des besoins distinctifs et surtout des habilités distinctives. Certains ont des connaissances techniques, d’autres non. Certains connaissent bien les données à exploiter, d’autres sont plus orientés vers les processus d’affaires.

Déployer un outil unique et uniforme à toutes les catégories d’utilisateurs est une erreur qui pourrait conduire tout projet de BI à l’échec. Imposer le même outil à tous pourrait ne satisfaire qu’une seule catégorie d’utilisateurs. Trouver un compromis pourrait avoir une conséquence encore plus désastreuse et ne répondre aux besoins de personne.

J’ai assisté il y a quelques jours à un atelier donné par Cindi Howson à la TDWI World Conference à Chicago. Avec sa permission, je présente un diagramme fort intéressant. Ce diagramme identifie les principales catégories d’utilisateurs du BI au sein des organisations et distingue, pour chacune de ces catégories, les outils BI les plus adaptés.

Le diagramme ci-dessous comporte plusieurs arcs, chacun représentant une catégorie d’utilisateurs. Plus l’arc est large, plus le nombre d’utilisateurs dans cette catégorie est important au sein d’une organisation typique.  À partir du centre (demi-cercle), on retrouve les statisticiens, les développeurs informatiques, les analystes et professionnels de l’information, les cadres et gestionnaires, les travailleurs de première ligne et, au-delà des frontières de l’organisation, les clients, les fournisseurs et différents organismes comme les autorités administratives indépendantes.

Ce diagramme est réutilisé avec la permission de Cindi Howson de la firme BIScorecard

Chaque point noir dans ce diagramme présente un type d’outil BI. Chaque point est positionné sur l’arc représentant la catégorie d’utilisateurs qu’il dessert le mieux. Sans nous attarder à l’ensemble des outils présentés, on peut tout de même faire quelques observations intéressantes.

Les cadres et gestionnaires sont mieux desservis par les tableaux de bord et les scorecards. Rien d’étonnant puisque cette catégorie d’utilisateur n’a pas nécessairement de bagage technique et n’a pas une connaissance approfondie des modèles de données de l’organisation. Les cadres et gestionnaires ont par contre une excellente connaissance des rouages de l’organisation et de leur métier. Ils ont besoin de consulter des indicateurs de performance normalisés en phase avec des cadres structurels. Ils n’ont pas beaucoup de temps, ils suivent donc des indicateurs de haut niveau en lien avec des plans stratégiques et des objectifs organisationnels.

Les analystes et professionnels de l’information, en revanche, ont besoin de manipuler de l’information plus détaillée. Ils utilisent des feuilles de calculs (Spreadsheets) orientées BI et des requêteurs orientés business. Ce type de requêteur exploite une couche de donnée d’affaires (couche sémantique) en opposition aux requêteurs classiques qui nécessitent une connaissance des modèles physiques de données. Évidemment une couche sémantique doit être mise en place. Cette catégorie d’utilisateur est aussi de plus en plus intéressée par les outils de visualisation avancée (visual discovery). Ces outils permettent de manipuler l’information de manière visuelle (cartes géographiques thématiques, heat maps, etc.) pour découvrir des corrélations, des tendances ou encore pour tester des hypothèses. Ce sont aussi les utilisateurs du classique OLAP. Le OLAP (Online Analytical Processing) permet d’analyser la donnée sous plusieurs axes et d’effectuer du forage dans la donnée (par exemple forer des années vers les mois ou des départements vers les employés).

Les travailleurs de première ligne représentent une très grande part des utilisateurs du BI dans les grandes organisations. Leurs besoins sont opérationnels. Ils souhaitent être informés des pistes de solution pour chaque problème rencontré et être assistés dans l’exécution de leurs décisions. Ils n’ont pas nécessairement de connaissance technique approfondie ni de connaissance des modèles de données. Ils ont besoin de rapports interactifs taillés sur mesure et adaptés à leurs processus opérationnels.

Les développeurs de rapports (les gens des TI) souhaitent avoir accès à des outils de programmation très flexibles, nécessitant une connaissance technique pointue. Ils ne sont pas considérés comme des utilisateurs du BI mais comme des producteurs de rapports. Les statisticiens analysent la donnée avec des outils spécialisés. Une connaissance pointue de la donnée et des techniques statistiques est primordiale pour cette catégorie d’utilisateurs.

Un des défis que doivent relever les grandes organisations est donc de trouver une solution qui réponde à l’ensemble de ces besoins. Est-ce possible? Est-ce qu’aujourd’hui un des fournisseurs de plateformes BI couvre tout le spectre des besoins? Il faudrait probablement se tourner vers un des grands éditeurs de logiciels que sont Oracle, Microsoft, IBM, SAP ou SAS pour trouver une solution relativement complète. Chaque plateforme BI proposée par ces grands éditeurs de logiciels a toutefois ses avantages et inconvénients. Les organisations devront donc faire le choix entre une plateforme unique et un amalgame d’outils de plusieurs éditeurs (best of breed). En effet, les petits joueurs du marché, plus nichés, offrent souvent des outils beaucoup plus novateurs. Encore là, il faudra être prudent et faire des choix éclairés puisque chaque approche a ses avantages et ses inconvénients.

Mais en conclusion retenez une chose : chaque catégorie d’utilisateur doit être le mieux servi possible car c’est le succès de votre projet BI qui est en jeu!